“Nos ombres nous parlent : encore faut-il savoir les écouter”
En thérapie, et particulièrement en focusing, nous observons que la lumière représente notre capacité de présence : cette manière d’être en relation avec notre expérience intérieure sans la contrôler.
Cependant, lorsque cette présence n’est plus reliée à une dimension plus vaste que notre ego, au “sacré” du vivant — elle peut devenir un outil de
domination intérieure ou extérieure. Ce qui, à l’origine, était une force d’éveil se change alors en rigidité, en manipulation, en abus de pouvoir, en incohérence émotionnelle.
Lorsque la lumière perd sa base relationnelle, elle produit de l’ombre.
Dans une perspective thérapeutique, l’ombre n’est jamais un problème à éliminer. Elle est une réaction, un message, un témoin d’une partie blessée ou non reconnue. Elle signale un endroit où quelque chose en nous n’a pas été entendu. Les comportements d’emprise, de déconnexion ou de violence — envers soi ou envers l’autre — sont souvent les manifestations extrêmes de parts qui n’ont jamais eu accès à une présence suffisamment stable, suffisamment bienveillante, suffisamment incarnée.
Lorsque l’être humain tente d’éviter une douleur, une vulnérabilité, un vécu d’impuissance trop difficile à sentir, il peut s'enfermer dans des mécanismes de défense, comme la toute-puissance. Dans ce mécanisme, l'individu se coupe de la relation — à soi, à l’autre, au monde. Il cesse d’écouter le corps vivant. Il cesse d’entendre les signaux subtils du ressenti. L’individu se met alors à fonctionner depuis un “pseudo-moi” qui impose, qui contrôle, qui croit savoir, et parfois même qui se prend pour une autorité supérieure. Cette coupure de la Vie intérieure est précisément ce qui engendre l’ombre : non pas une force ennemie, mais une conséquence du manque de relation.
L’ombre n’est donc pas à combattre : elle est à rencontrer.
En focusing, nous accueillons ces parts avec une qualité de relation que la personne n’a peut-être jamais expérimentée. On écoute la part qui veut dominer, la part qui veut tout contrôler, la part qui veut être toute-puissante, non pour la juger, mais pour comprendre de quoi elle se protège. Souvent, derrière la toute-puissance, se cachent des peurs profondes : peur d’être impuissant, peur d’être insignifiant, peur de ne pas exister, peur d’être submergé.
Lumière et ombre ne sont pas opposées : elles sont deux mouvements d’une même énergie. Une lumière qui perd son ancrage devient ombre. Une ombre qui reçoit la présence se transforme en lumière. Ces deux polarités coexistent dans tout être humain, et c’est précisément en leur donnant à chacune une légitimité dans l'écoute profonde, alors elles participent ensemble à ce que la guérison devienne possible.
La dimension sacrée, dans un cadre thérapeutique, peut se comprendre comme la reconnaissance d’une sagesse intérieure — ce “quelque chose en moi” qui sait, qui se dévoile dans le ressenti subtil, dans cette expérience préverbale que le focusing apprend à écouter. Retrouver le sacré, ce n’est pas chercher un idéal spirituel : c’est rétablir la relation avec cette source silencieuse qui rééquilibre, réoriente, apaise.
Dans cette perspective, le travail thérapeutique n’est pas de supprimer l’ombre mais de rétablir la relation intérieure. Offrir à chaque part un espace sûr où elle peut exister sans être ni rejetée ni glorifiée. Laisser la lumière redevenir présence — une présence humble, stable, incarnée — plutôt qu’un pouvoir. Et permettre à l’ombre de devenir une porte d’accès à la profondeur, à la vérité intérieure, à l’humain.
Le focusing, de mon point de vue, est plus qu'une thérapie, c'est un chemin vers soi, un apprentissage à s'accueillir soi-même avec bienveillance, respect, compassion, pour que dans cette relation particulière, quelque chose en soi se transforme et nous délivre sa sagesse. Le corps porte notre histoire, mais nous ne sommes pas victimes de celle-ci, nous pouvons en faire un marche-pied vers une libération de nos croyances, de nos conditionnements, de nos blessures, pour retrouver plus de Vie, de sérénité, de joie.
Ce qui nous fige, nous bloque ou nous pèse, nous enferme et crée de l'ombre. Lorsque nous posons un regard doux et bienveillant, sans forcément chercher à comprendre ou trouver des solutions, alors émerge ce que je nomme l'évidence, qui soulage, apaise et nous permet de porter un nouveau regard sur les événements.
Alors si vous êtes prêt(e) à sortir de vos ornières, je vous accompagne dans ce processus de relation et de connexion à votre sagesse intérieure
Plus d'infos : FOCUSING ET RELATION INTERIEURE
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